Fédération internationale de hockey sur glace

Place au choc Suède-Canada

Place au choc Suède-Canada

Attendez-vous à tout pour cette demi-finale

Publié 04.01.2017 15:19 GMT-5 | Auteur Lucas Aykroyd
Place au choc Suède-Canada
La demi-finale entre la Suède et le Canada opposera les deux équipes avec le plus grand nombre de buts marqués au Mondial junior. Photo : Matt Zambonin / HHOF-IIHF Images
Il n'y a pas de place pour la satisfaction dans le duel Suède-Canada. Ça devrait être un match amusant pour les amateurs, mais moins pour les entraîneurs.

« Un très gros match », a affirmé le Suédois Rasmus Asplund, qui a récolté quatre mentions d'aide dans la dégelée de 8-3 en quart de finale contre la Slovaquie. « Je pense que c'est le test que nous voulons d'affronter le Canada en demi-finale au Centre Bell. Je pense que ce sera le duel le plus amusant de nos carrières jusqu'ici. »

Alors, qu'est-ce qui fera monter la tension à de nouveaux sommets entre les deux meilleures offensives du Championnat mondial junior de l’IIHF (26 buts pour chacun)?

Pour le Canada, ce n'est pas seulement d'être l'équipe hôte dans le pays le plus fou de hockey au monde. Les Canadiens ont aussi seulement remporté une médaille d’or aux sept dernières éditions du Mondial junior, ce qui est bien en deçà des attentes. Ils veulent éliminer les mauvais souvenirs de retourner à la maison les mains vides de l'an passé après avoir été éliminés par les éventuels champions de la Finlande. Et le fait d'avoir vaincu les Tchèques 5-3 en quart de finale ne représente aucune garantie de mettre la main sur une médaille.

De son côté, la Suède a gagné sa dernière médaille d'or il y a cinq ans à Calgary. Leur seule autre conquête de l'or est survenue le 2 janvier 1981 en Allemagne de l'Ouest, 10 jours avant la naissance du défenseur vedette de la Suède, Niklas Kronwall, ce qui met les choses en perspective. C'est une bien maigre récolte compte tenu de l'abondance de talent dans ce pays. Ici à Montréal, le Juniorkronorna est la seule formation invaincue, mais sans avoir fait face à une grande opposition dans le groupe A. Les deux autres équipes en demi-finale, les États-Unis et la Russie, jouaient dans le groupe B, celui du Canada, à Toronto.

Les entraîneurs canadiens sont habituellement prudents dans leur évaluation des adversaires, mais quand il s'est adressé aux journalistes mardi, Dominique Ducharme a ouvertement lancé une flèche aux Suédois en s'interrogeant à savoir s'ils étaient vulnérables. « Ils ont démontré dans les dix dernières années qu'ils sont vraiment bons en ronde préliminaire, mais ils ont tendance à perdre quand les choses se compliquent et nous voulons leur compliquer la vie. Nous verrons comment ils réagissent sous pression. »

Cependant, l'entraîneur suédois Tomas Monten a dit : « Ce sera un style de match différent bien sûr puisqu'on affrontera une équipe nord-américaine sur une patinoire nord-américaine, mais nous avons de l'énergie pour aller plus loin. »

Bien franchement, aucune des deux équipes ne semble invincible. Mené par le capitaine Dylan Strome et son meilleur défenseur Thomas Chabot, le Canada possède le meilleur jeu de puissance du tournoi (39,13 %). Mais les Suédois les suivent de près (38,4 %) et le Canada n'a rien produit en avantage numérique en quart de finale, tandis que la Suède a touché la cible à trois reprises, le capitaine Joel Eriksson Ek marquant deux fois.

Devant le filet, ni l’un ni l’autre des gardiens n'a été convaincant, mais Connor Ingram sera le gardien partant contre la Suède. Carter Hart était censé mener la charge à ce tournoi, mais il n'a pas été désigné pour affronter les Américains la veille du jour de l’An (un revers de 3-1) et il n’a pas joué depuis. Le pourcentage d’arrêts d’Ingram (86,6 %) est inférieur à celui de Hart (88,10 %). Même si les Canadiens tentent de chasser les démons qui les ont hantés devant le but lors du plus récent Mondial junior, préparez-vous à la possibilité de voir les deux cerbères en demi-finale.

Ce n'est pas non plus hors de question dans le clan suédois. La moyenne de buts alloués de 1,75 et le pourcentage d’arrêts de 91,6 de Felix Sandstrom semblent plus impressionnants, mais il a été chancelant en quart de finale quand les Slovaques ont amorcé une remontée pour porter la marque à 5-3 à la fin de la deuxième période et au début du troisième vingt. Mais le portier auxiliaire Filip Gustavsson a connu de solides débuts au Mondial junior dans un gain de 5-2 sur les Tchèques, même s'il a accordé deux buts tardifs. Si le Canada obtient plusieurs chances en avantage numérique, un barrage de tirs devrait suivre. La Suède en désavantage numérique affiche le quatrième pire rendement du tournoi (72,2 %).

« Ça ne me fait pas peur », a lancé Sandstrom. « Je pense que ce sera bien de jouer un de ces matchs où tu dois être vraiment bon pour ton équipe, où tu dois travailler vraiment fort. »

Les Canadiens devront s'adapter au brillant joueur cérébral Alexander Nylander, qui domine la colonne des pointeurs du tournoi avec 11 points. « Il est évidemment un très bon joueur », a commenté Strome. « Il a un excellent tir. Il patine bien et a de très bonnes mains. Nous devrons l'avoir à l'œil. Il a de bonnes statistiques à ce tournoi. »

Mais de nouveaux héros s'imposent aussi pour l'équipe hôte, dont l'attaquant Mitchell Stephens, qui a récolté un but et deux aides face aux Tchèques.

« Il est un joueur d'énergie », a mentionné Ingram. « Je pense qu'il peut jouer tous les rôles. Vous pouvez le mettre sur le quatrième trio et le laisser contrer le trio adverse ou vous pouvez le mettre sur la première unité et le laisser marquer des buts. »

À propos de l'affrontement contre les Suédois, Stephens a exprimé : « Ils forment une bonne équipe, mais nous aussi. Je pense que ça va pendre un effort de 60 minutes, les 22 gars avec la pédale au plancher. »

Les premiers instants devraient dicter l'allure du match. Si le Canada est en mesure de s'imposer physiquement et de garder les Suédois enfermés dans leur territoire, les hôtes auront l'avantage. Cependant, si la Suède a de l'espace pour bouger la rondelle et tester le cerbère canadien, ça pourrait ruiner les espoirs canadiens de médaille d'or.

« Je pense que nous formons un groupe intelligent », a commenté Oliver Kylington, le défenseur le plus utilisé de la Suède avec une moyenne de temps de glace de 19 min 49 s. « Nous savons ce que nous voulons. Nous savons ce qui nous attend. Je pense que nous devons jouer avec notre tête et rester calmes, jouer notre match. Nous ne devons rien changer. »

La seule chose que la troupe suédoise doit modifier, c'est sa séquence de défaites en demi-finale (deux ans de suite). Les Canadiens doivent prouver qu'ils peuvent s'imposer sous pression contre ce qui est vraisemblablement l'équipe la plus complète à laquelle ils ont fait face jusqu'ici. Ça pourrait être un match serré ou un duel à sens unique. Et aucune des deux formations ne pourra prendre les choses à la légère mercredi soir.

 

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