Fédération internationale de hockey sur glace

Des rivaux croisent le fer

Des rivaux croisent le fer

Les É.-U. et la Russie prise 2 en demi-finale

Publié 04.01.2017 14:08 GMT-5 | Auteur Andrew Podnieks
Des rivaux croisent le fer
Les Américains ont battu les Russes 3-2 en ronde préliminaire, résultat qui traduit mal la nette domination des États-Unis dans le match. Photo : Matt Zambonin/HHOF-IIHF Images
Les Américains et les Russes s’affronteront chez les moins de 20 ans pour la 18e fois depuis que la Russie est devenue un pays autonome en 1992.

Le problème pour les États-Unis est qu'ils n'ont gagné que six fois. Leur victoire sur la Russie en ronde préliminaire à Toronto était leur première depuis 2007 après cinq défaites au cours desquelles ils n'ont jamais marqué plus de trois buts.

Le parcours des deux équipes vers les demi-finales a été différent. Elles ont joué contre les deux grandes surprises du tournoi cette année – le Danemark et la Suisse –, mais elles ont obtenu des résultats opposés.

La Russie a marqué un but extrêmement chanceux contre le Danemark tôt dans le match avant de l'emporter assez facilement 4-0. Les Américains, de leur propre aveu, se sont qualifiés de justesse, ayant été dominés par les Suisses dans la deuxième moitié du match tout en tenant bon pour l'emporter 3-2.

« Nous avions besoin de connaître de l'adversité, » a dit le gardien de but Taylor Parsons après le match. « C'était notre pire match du tournoi, mais c'était un moment important pour nous pour la suite. »

Autrement dit, jouer si mal et l'emporter est une leçon pour l'équipe avant son prochain match. Les Russes? Tout fonctionne à plein régime en ce moment.

Mais ne vous méprenez pas. Les Américains pourraient bien être les favoris demain. Après un départ plutôt lent au tournoi, ils se sont améliorés au cours de leur victoire de 6-1 sur la Lettonie à leur premier match et à chaque match depuis. Une belle victoire de 5-2 sur la Slovaquie a été suivie d'un gain de 3-2 sur la Russie et d'une victoire émotive de 3-1 sur le Canada la veille du jour de l'An.

Les Russes, quant à eux, ont subi une défaite de 5-3 aux mains du Canada avant d'écraser la Lettonie 9-1 et de perdre contre les États-Unis dans un match beaucoup plus inégal que le laisse sous-entendre le résultat. Ils ont ensuite blanchi la Slovaquie 2-0 à leur dernier match préliminaire qui a été plutôt terne. En incluant la victoire de 4-0 sur le Danemark hier, le gardien de but Ilya Samsonov a maintenant blanchi l'adversaire pendant 148 min 19 s, soit depuis la deuxième période du match contre les États-Unis.

Samsonov sera assurément devant le filet pour les Russes, mais l'entraîneur américain Bob Motzko a publiquement proclamé son allégeance à ses deux gardiens de but qu'il utilise en alternance. Cela voudrait donc dire que Joseph Woll serait le partant. Le problème, c'est que Parsons a été fantastique dans la victoire de 3-2 des siens contre la Suisse. Ce fut le plus beau travail d’un gardien de but au tournoi alors est-ce que Motzko ignorera Parsons?

L'offensive des deux formations est aussi nettement différente. Les États-Unis ont une attaque équilibrée. Chaque joueur a au moins un point et chaque trio a contribué au pointage. De plus, l'équipe semble se souder comme personne n'aurait pu le prévoir.

Colin White et Clayton Keller ont été sensationnels ensemble, mais au cours des deux derniers matchs, c'est l'imposant Jordan Greenway qui s'est illustré comme le meilleur avant de l'équipe. Il a été sensationnel – rapide, puissant, efficace autour du filet.

Les Russes, d'autre part, se sont fiés énormément à un seul trio. Le capitaine Kirill Kaprizov, Mikhail Vorobyov et Alexander Polunin ont été le moteur offensif de la Russie. Kaprisov est le meilleur buteur du tournoi avec sept buts et il occupe le deuxième rang des pointeurs (10); Vorobyov est premier au chapitre des mentions d'aide avec huit et Polunin a accumulé trois buts et six points.

Ceci signifie qu'un seul trio a marqué la moitié des buts de l'équipe (10 sur 20) et près de la moitié des points de l'équipe (24 de 56). Si les États-Unis peuvent contrer ce trio, quelqu'un d'autre peut-il prendre la relève pour la Russie?

Il s'agit d'une rivalité fondée sur l'histoire et la connaissance de cette histoire par les joueurs. En ce qui a trait à la composition des équipes, les Russes sont presque tous des joueurs de la KHL tandis que les Américains jouent presque tous dans la NCAA. Les deux ont quelques joueurs qui jouent au hockey junior au Canada; le Russe Sergachyov, qui est membre des Spitfires de Windsor de la Ligue de hockey de l’Ontario, connaît bien les Américains Parsons (Knights de London) et Jeremy Bracco (Rangers de Kitchener).

Que nous disent les chiffres? Pas grand-chose. Les deux équipes ont marqué 20 buts. Les deux ont sept buts en avantage numérique. Les deux ont des statistiques presque identiques en ce qui a trait au jeu en infériorité numérique (efficacité de 76 % pour la Russie et de 74 % pour les États-Unis). Les gardiens de but Parsons et Samsonov sont tous les deux fiables et des gardiens de but de premier plan.

Ce match sera gagné par l'équipe qui exécute le mieux son plan de match. Des joueurs des deux côtés ont affirmé qu'ils « devaient jouer leur match »; l'équipe qui parviendra donc à exécuter son plan le mieux l'emportera.

Les résultats de l'an dernier favorisent la Russie, mais le jeu ici en 2017 donne un léger avantage aux Américains.

 

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