Fédération internationale de hockey sur glace

Terry marque pour l'or

Terry marque pour l'or

5-4 pour les É.-U. dans un match incroyable

Publié 06.01.2017 02:26 GMT-5 | Auteur Andrew Podnieks
Terry marque pour l'or
Les États-Unis célèbrent avec le trophée du Championnat mondial junior après une victoire de 5-4 en tirs de barrage contre Équipe Canada dans le match pour la médaille d’or au Championnat mondial junior 2017 de l’IIHF. Photo : Matt Zambonin / HHOF-IIHF Images
Troy Terry a répété l'exploit. Il a été le seul sur dix à marquer en tirs de barrage, et les États-Unis gagnent l'or grâce à un gain de 5-4 contre le Canada.

Seulement 24 heures auparavant, il a inscrit trois buts en tirs de barrage pour permettre à son équipe de vaincre la Russie et d'accéder au match de championnat d'aujourd'hui.

« Avant les tirs de barrage, je pensais à essayer autre chose [que de lancer entre les jambières], » a expliqué Terry. « En descendant vers le filet, je me suis dit que je devais tenter ma chance entre les jambières. »

Le gardien de but américain Tyler Parsons a stoppé les cinq tireurs canadiens, qui n'ont pas posé de réelle menace lors de leurs tentatives.

Son homologue canadien Carter Hart a fait quatre arrêts, n'accordant que le but de Terry entre ses jambières.

Pour les Américains, il s'agit d'une quatrième médaille d'or au tournoi des M20, qui s'ajoute à celles de 2004, de 2010 et de 2013.

« L'ambiance dans l'aréna était merveilleuse », a dit Parsons. « Ça m'a donné la chair de poule. C'est incroyable de gagner pour son pays. »

Le Canada a rapidement pris les devants 2-0 – et a laissé filer cette avance –, pour ensuite prendre une avance plus critique de 4-2 tôt en troisième période, mais les Américains ont simplement refusé d'abandonner et d'être intimidés par la foule favorable au Canada.

Il y a eu d'innombrables occasions de marquer et de revirements causés par la pression sur le porteur de la rondelle, les séquences d'un bout à l'autre de la glace et une vitesse de jeu renversante. Le Canada a dominé les États-Unis 50-36 au chapitre des tirs au but, mais c'est finalement la manœuvre habile de Terry qui a fait la différence.

« Ça a été une vraie montagne russe », a dit Terry. « Nous avons tiré de l'arrière deux fois. Je pense que, lorsque nous perdions 2-0 et que nous avons créé l'égalité, ça nous a redonné confiance, parce que c'était vraiment pénible d'accuser un retard de deux buts dès le départ. Mais, nous savions, comme équipe, que, peu importe comment nous jouions, nous étions capables de pouvoir revenir dans le match. »

Kieffer Bellows – avec son deuxième du match - et Colin White ont nivelé le pointage à mi-chemin en troisième période, et, malgré des occasions exceptionnelles de marquer, le match s'est poursuivi dans une quatrième et dernière période.

La prolongation de 20 minutes disputée à cinq contre cinq a été aussi époustouflante qu’affolante. Le Canada a maîtrisé le jeu, mais les deux équipes ont obtenu plusieurs superbes chances de l'emporter. Les Canadiens ont notamment profité du seul jeu de puissance à la suite d'une punition pour avoir trop de joueurs sur la patinoire imposée aux États-Unis, mais ils ne sont pas parvenus à toucher la cible.

Le destin semblait faire en sorte que la rondelle demeure à l'extérieur des buts, comme si des tirs de barrage étaient l'issue inévitable de cet incroyable combat de vitesse, d'habiletés, de force et de détermination.

Le défenseur du Canada Thomas Chabot, nommé Joueur par excellence du tournoi, a joué un étourdissant total de 43 min 53 s dans la défaite.

« Je suis fier de ce que j'ai accompli dans ce tournoi », a-t-il exprimé, « mais c'est tellement difficile de perdre ce match. J'ai tout donné pour représenter mon pays, j'ai fait de mon mieux pour aider l'équipe à gagner. J'ai peut-être le titre de Joueur par excellence, mais je suis dévasté. Je vis des moments très difficiles. »

Le match a été disputé devant une foule de 20 173 personnes, à peine moins que le record d'assistance pour un match établi à Ottawa en 2009 lors d'un affrontement entre le Canada et la Suède (20 380).

Les émotions étaient vives et la tension, à couper au couteau à l'amorce du dernier match du Championnat mondial junior 2017 de l'IIHF. Les Américains avaient infligé une défaite en bonne et due forme de 3-1 au Canada seulement six jours plus tôt, mais, cette fois, il y avait une médaille d'or en jeu.

Les deux équipes ont évolué et gagné en maturité au cours des deux dernières semaines, et, devant cet enjeu ultime, les joueurs ont donné tout ce qu'ils avaient, et plus encore.

Le match a démarré sur des chapeaux de roue, et la foule animée du Centre Bell était à son plus bruyant de tout le tournoi cette année. À l'image des Canadiens qui semblaient nerveux et fébriles la veille du jour de l'An, c'était au tour des Américains ce soir de paraître dépassés par les événements en raison de l'intensité et de la pression incessante du Canada.

Le Canada a pris les commandes rapidement et a maintenu une cadence élevée tout au long de la période, envoyant la rondelle en fond de territoire et forçant les défenseurs américains à rebrousser chemin pour suivre le jeu.

Le premier but est survenu à 4 min 38 s lors d'une entrée de zone du Canada. Matt Barzal a servi une belle passe à Mathieu Joseph, qui fonçait au filet. Joseph n'a pas été en mesure de maîtriser le disque, mais celui-ci a été repris par le défenseur Chabot qui a fait mouche alors que Parsons s'attendait à un tir de Joseph.

Le Canada a porté la marque à 2-0 à 9 min 2 s grâce à une mêlée dans l'enclave des États-Unis. Adam Fox a pris la décision douteuse de frapper la rondelle avec son gant, et celle-ci a glissé jusqu'à Jérémy Lauzon, qui a attendu patiemment avant de décocher un tir du côté du bâton de Parsons qui avait la vue voilée.

Deux buts, deux défenseurs, deux Canadiens français. 2-0.

Les Américains ont eu une chance de revenir dans le match en avantage numérique, mais ils ont fini par se voir décerner une punition mineure à leur tour à mi-chemin, ce qui a mis fin à cette occasion.

En début de deuxième période, les États-Unis ont joué de manière inspirée et ont imposé le rythme à leur tour, envoyant la rondelle en fond de territoire, appliquant un échec avant efficace et forçant le Canada à jouer sur ses talons.

Leurs efforts ont été récompensés après seulement 3 min 4 s de jeu. Jordan Greenway a fait une belle passe depuis la bande à l'aile gauche au défenseur Charlie McAvoy, qui s'amenait en deuxième vague. Il a eu tout le temps voulu pour viser et loger un tir par-dessus la mitaine de Hart pour réduire l'écart de moitié.

La foule a répondu de manière formidable pour appuyer son équipe, puis les joueurs canadiens se sont remis en marche et ont de nouveau offert une solide opposition à leurs adversaires. Toutefois, cet élan a été ralenti par une punition pour avoir trop de joueurs sur la glace qui s'est avérée coûteuse pour le Canada.

Un tir de la pointe de Fox a flotté vers le but et a frappé Bellows en chemin à 9 min 30 s. C'était l'égalité.

Les Canadiens ont continué de patiner et ont provoqué deux jeux de puissance en fin de période, mais des passes excessives et une bonne défensive des Américains ont fait en sorte que le pointage demeure à 2-2.

Un troisième avantage numérique tôt en troisième a donné aux Canadiens une occasion qu'ils n'ont pas gaspillée. Le lancer de Nicolas Roy a battu Parsons par-dessus l'épaule à 1 min 52 s. Puis, à 4 min 5 s, le Canada a porté son avance à 4-2 lorsque Mathieu Joseph a filé derrière Casey Fitzgerald à la ligne bleue des États-Unis, pour ensuite procéder à une excellente feinte contre Parsons.

Mais les Américains ont fait preuve de résilience et ne se sont pas avoués vaincus. Seulement 38 secondes plus tard, McAvoy a repéré Bellows dans la zone privilégiée, son tir rapide a trompé la vigilance de Hart, et la marque était désormais de 4-3.

Ce n'était pas fini.

Fox a fait une passe sensationnelle à Colin White aux côtés de Hart, et la déviation parfaite de ce dernier à 7 min 7 s a abouti dans le fond du filet. Après quatre buts en un peu plus de cinq minutes, le match était de nouveau à égalité, à la grande surprise des partisans au Centre Bell.

Cette séquence a mis la table pour une fin endiablée qui passera à l'histoire comme ayant donné lieu à l'un des plus grands matchs jamais disputés au Mondial junior.

 

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